Finalités de l'école dans une perspective historique, aïe, aë, aïe !
C'est le chapitre du jour ! Et pas le moindre. Le thème est abordé à travers 3 textes (1 texte contemporain et 2 textes de la période révolutionnaire dont 1 de Condorcet). Autant vous dire qu'il vaut mieux être au carré avec l'histoire de l'école, gasp. Ce qui n'est absolument pas mon cas. D'ailleurs, mon bouquin souligne qu'il est extrêmement rare de rencontrer des candidats ayant une connaissance suffisante de ce point du programme. Je veux bien le croire mais ça ne m'étonne pas plus que ça, la chronologie est déjà bien compliquée du côté des différents régimes qui se succèdent des Lumières à nos jours, il faut ajouter à cela que sur une période donnée, personne n'est d'accord avec personne en matière d'éducation, entre les visionnaires, les arriérés, les faux-progressistes façon Voltaire, l'Eglise, etc. D'ailleurs, on en est toujours là aujourd'hui, non ?
Franchement, c'est un vrai sacerdoce cette "Histoire de l'école" mais si vous voulez briller le jour de l'oral, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Personnellement, ça me rappelle de mauvais souvenirs car c'est sur un dossier de ce genre que je me suis pris mon catastrophique 8/20 en OP. Un texte de Jaurès et 2 textes contemporains sur l'éthique du professeur, j'étais loin d'avoir les connaissances nécessaires et suffisantes. Hahem.
Pas vraiment de pistes de réflexion à proposer, du coup, suis pas assez à l'aise avec ce type de dossier, hélas, mais si vous en avez, ne vous gênez pas !
"Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des
enfants: vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont
confiés n'auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à
lire une enseigne au coin d'une rue, à faire une addition et une
multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France,
sa géographie et son histoire: son corps et son âme. Ils seront
citoyens et ils doivent savoir ce qu'est une démocratie libre, quels
droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la
nation. Enfin, ils seront hommes et ils faut qu'ils aient une idée de
l'homme, il faut qu'ils sachent quelle est la racine de toutes nos
misères: l'égoïsme aux formes multiples; quel est le principe de notre
grandeur: la fierté unie à la tendresse. Il faut qu'ils puissent se
représenter à grands traits l'espèce humaine domptant peu à peu les
brutalités de la nature et les brutalités de l'instinct, et qu'ils
démêlent les éléments principaux de cette oeuvre extraordinaire qui
s'appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la
pensée; il faut leur enseigner le respect et le culte de l'âme en
éveillant en eux le sentiment de l'infini qui est notre joie, et aussi
notre force, car c'est par lui que nous triompherons du mal, de
l'obscurité et de la mort (...) Seulement, pour cela, il faut que le
maître lui-même soit tout pénétré de ce qu'il enseigne. Il ne faut pas
qu'il récite le soir ce qu'il a appris le matin; il faut, par exemple,
qu'il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des
astres; il faut qu'il se soit émerveillé tout bas de l'esprit humain,
qui, trompé par les yeux, a pris tout d'abord le ciel pour une voûte
solide et basse, puis a deviné l'infini de l'espace et a suivi dans cet
infini la route précise des planètes et des soleils; alors, et alors
seulement, lorsque, par la lecture solitaire et la méditation, il sera
tout plein d'une grande idée et tout éclairé intérieurement, il
communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière
et l'émotion de son esprit. Ah! Sans doute, avec la fatigue écrasante
de l'école, il est malaisé de vous ressaisir; mais il suffit d'une
demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne
pas verser dans l'ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre
peine, car vous sentirez la vie de l'intelligence s'éveiller autour
d'eux.
Il ne faut pas croire que ce soit proportionner
l'enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une
curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les amener au bout
du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment
suivant les systèmes, mais qui est indéniable: "Les enfants ont en eux
des germes, des commencements d'idées." Voyez avec quelle facilité ils
distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde:
leur âme recèle des trésors à fleur de terre: il suffit de gratter un
peu pour les mettre à jour. Il ne faut pas donc craindre de parler avec
sérieux, simplicité et grandeur.
Je dis donc aux maîtres, pour me
résumer: lorsque d'une part vous aurez appris aux enfants à lire à
fond, et lorsque d'autre part, en quelques causeries familières et
graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la
pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques
années oeuvre complète d'éducateurs. Dans chaque intelligence, il y
aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront." Jean Jaurès - 1888
C'est beau, hein ?